Quand thé et proverbes se rencontrent

 "Il ne faut pas dire "Fontaine je ne boirai pas de ton eau"

Après un réveil difficile qui succède une longue nuit de travail, je propose à mon mari de préparer un thé. Généreuse, je lui demande de choisir le thé… : « Un Darjeeling » répond il.

Le sourire matinal disparaît rapidement. Car, je dois avouer que le Darjeeling n’est pas le thé que j’apprécie le plus. Je le trouve en général trop astringent. Mais bon…..Chose promise, chose due.

Je vais nous préparer un Darjeeling SFTGFOPI Singbulli - Printemps 2011.

Petite parenthèse géographique:

Darjeeling est une région de l'état indien du Bengale-Occidental; situé dans les contreforts de l'himalaya. C'est une région très connue pour son thé qui est l'un des plus appréciés des thés noirs. Plus précisément, le domaine de Singbulli est d'une superficie de 75 hectares et se situe à une altitude de 1200 à 4100 mètre. Il a été créé par des planteurs britanniques en 1924. Il produit un thé de qualité, et pour ne pas me déplaire à une demande de certification de commerce équitable en cours.

Si vous voulez en savoir plus et voir de très belles images sur la région de Darjeeling et ses plantations de thé, vous pouvez cliquer sur ce lien: http://youtu.be/Go6raS1dqIY.

C'est un film de 2 minutes 45, fait par Horacio Bustos Sommelier (Web: http://infusion-te.blogspot.com)

Mais retournons à notre dégustation:

Je prépare mes théières que je choisis en verre. J'ai une nette préférence pour celles en verre, car elles me permettent d'admirer l'infusion.J'aime y voir les feuilles se gorger d'eau et danser en liberté.

Première surprise: les feuilles séchées sont d’un beau gris-vert et dégagent une odeur très florale et fraîche. Riche en bourgeons duveteux.

Deuxième surprise: la liqueur. Elle est limpide, lumineuse, vive, orangée

Curieuse, je soulève le couvercle afin de sentir l’infusion et suis surprise de cette flagrance sucrée et chaude. Elle me rappelle  l’odeur des cristaux de sucre de canne chaud qui provenait de l'usine de canne à sucre à côté de chez mes parents en Guadeloupe (et oui, pour ceux qui ne le sauraient pas, j'en suis originaire). Des souvenirs d'enfance affluent. Souvenirs où se rencontrent amour, chaleur, partage et rire. Je me rappelle de ces moments où, enfant, avec mes amis nous passions des heures en riant et plaisantant dans les champs de canne à croquer la canne à sucre à pleines dents. Le sirop coulant le long de nos mentons. Jusqu'à ce qu'un agriculteur mécontent vienne nous en déloger en sachant très bien que nous reviendrions une fois qu'il aurait le dos tourné.

Troisième surprise: la dégustation.

En dépit du’une légère touche d’astringence, la liqueur est fraîche avec une légère terminaison noisette. ET…. Toujours cette sensation de sucre chaud en fin de gorge. Et ces souvenirs plein la tête.

Fantastique. J’ai aimé. Alors, Il ne faut pas dire:  
"Fontaine je ne boirai pas de ton eau"

ou encore: 
"Thé je ne boirai pas de ta liqueur".

Voilà une journée qui commence bien.